Selon la taxonomie évolutionniste des systèmes financiers proposée par Dosi (1990), les systèmes fondés sur les marchés seraient comparativement plus enclins à l’exploration de nouveaux paradigmes technologiques, résultant de la sélection par le marché, alors que les systèmes fondés sur le crédit apporteraient un avantage en termes d’apprentissage cumulatif. Cet article offre une réflexion préliminaire sur ces conjonctures à la lumière des changements institutionnels incarnés par la financiarisation et le principe de la « Maximisation de la Valeur Actionnariale ». L’empirie suggère que la financialisation a désolidarisé les performances des entreprises sur les marchés financiers des déterminants de l’innovation et de la croissance. La sélection parmi les entreprises se produit davantage sur les marchés financiers selon des critères de rendements de court terme. Ainsi, la financialisation a contribué à altérer et dégrader les propriétés spécifiques du nexus finance-innovation dans les deux archétypes de systèmes financiers, détériorant en même temps l’efficience statique et évolutionniste.