摘要
Le succès évolutif des angiospermes, qui composent la très grande majorité de la flore terrestre à l’échelle planétaire, dépend très largement de leurs interactions avec les pollinisateurs puisque près de 90 % des plantes à fleur sont pollinisées par des animaux. Ces interactions sont basées, d’une part sur les ressources nutritives produites dans les fleurs sous forme de nectar et de pollen, apportant essentiellement sucres et protéines respectivement et, d’autre part, sur les signaux émis par les fleurs que les pollinisateurs apprennent à associer à la présence de ressources. Les signaux visuels permettent aux animaux de localiser les fleurs à relativement grande distance puis, une fois à proximité, d’identifier précisément les fleurs contenant les ressources recherchées et le lieu de leur stockage. Cette signalisation visuelle repose essentiellement sur les couleurs des pétales dont les nuances, quasiment infinies, sont dues principalement à la grande diversité des anthocyanes, pigments de nature flavonoïde, et aux caroténoïdes. L’apprentissage des pollinisateurs s’appuie également sur des signaux olfactifs complexes formés par l’association de composés organiques volatils, souvent de nature terpénique, lipidique et phénolique, produits au niveau de tissus spécialisés en surface des organes floraux. Certaines espèces d’angiospermes attirent les insectes pollinisateurs sans produire de nectar grâce à des signaux mimant ceux d’espèces nectarifères, les phéromones sexuelles d’insectes femelles ou les odeurs des sites de ponte de certains insectes. Elles s’affranchissent, grâce à ces signaux trompeurs, de la dépense énergétique inhérente à la production de ressources florales. Les rôles des couleurs et des odeurs des fleurs sont décrits et étudiés depuis plusieurs décennies, mais, plus récemment, ceux d’autres signaux émis par les fleurs dans les interactions entre les plantes et leurs pollinisateurs ont été également mis en évidence. Ainsi, l’écho produit par les organes floraux ou par des structures végétales associées aux fleurs permet l’écholocalisation des ressources florales de certaines plantes par des chauves-souris nectarivores. Enfin, des interactions électriques entre les fleurs et les insectes pollinisateurs participent aussi de façon significative à l’apprentissage des insectes et à l’efficacité de leur recherche de nourriture.