Albumine sérique et maladies cardiovasculaires : une revue approfondie de la littérature

Les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de décès dans le monde. Conceptuellement, le dysfonctionnement endothélial, l’état inflammatoire et le stress oxydatif sont au premier plan dans l’apparition et le développement de la plupart des maladies cardiovasculaires, en particulier les coronaropathies et l’insuffisance cardiaque. L’albumine sérique possède de nombreuses propriétés physiologiques, notamment une activité anti-inflammatoire, antioxydante et antiagrégante plaquettaire. Il joue également un rôle essentiel dans l’échange de fluides à travers la membrane capillaire. L’hypo-albuminémie est un puissant marqueur pronostique dans la population générale ainsi que dans de nombreux contextes pathologiques. Dans le contexte plus spécifique des maladies cardiovasculaires, l’albumine sérique est indépendamment associée à l’apparition de diverses affections délétères telles que la maladie coronaire, l’insuffisance cardiaque, la fibrillation auriculaire et l’accident vasculaire cérébral. L’albumine sérique a également émergé comme un puissant paramètre pronostique chez les patients atteints de maladies cardiovasculaires, quels que soient les marqueurs pronostiques habituels. Cette valeur pronostique se réfère probablement principalement au syndrome de malnutrition-inflammation et à la gravité des comorbidités. Néanmoins, l’hypo-albuminémie peut agir comme un facteur de risque méconnu et modifiable qui contribue à l’émergence et à l’évolution péjorative des maladies cardiovasculaires, principalement par exacerbation de l’inflammation, du stress oxydatif et de l’agrégation plaquettaire, et par œdème pulmonaire et myocardique. Cet article offre une revue des propriétés physiologiques de l’albumine sérique, de la prévalence, des causes, de la valeur pronostique et de la contribution potentielle à l’émergence et à l’aggravation des maladies cardiovasculaires de l’hypo-albuminémie, ainsi que de ses implications cliniques. Cardiovascular diseases are the leading cause of death worldwide. Conceptually, endothelial dysfunction, inflammatory status and oxidative stress are at the forefront in the onset and development of most cardiovascular diseases, particularly coronary artery disease and heart failure. Serum albumin, the most abundant plasma protein, has many physiological properties, including anti-inflammatory, antioxidant and antiplatelet aggregation activity. It also plays an essential role in the fluid exchange across the capillary membrane. Definite evidence is that hypo-albuminemia is a powerful prognostic marker in the general population as well as in many pathological settings. In the more specific context of cardiovascular diseases, serum albumin is independently associated with the development of a variety of deleterious conditions such as coronary artery disease, heart failure, atrial fibrillation and stroke. Serum albumin has also emerged as a powerful prognostic parameter in patients with coronary artery disease, heart failure, congenital heart disease, infective endocarditis, cardiovascular surgery and stroke, regardless of usual prognostic markers. This prognostic value probably refers mainly to the malnutrition-inflammation syndrome and the severity of comorbidities. Nevertheless, hypo-albuminemia may act as an unknown and modifiable risk factor that contributes to the emergence and the pejorative evolution of cardiovascular diseases, mainly by exacerbation of inflammation, oxidative stress and platelet aggregation, and by pulmonary and myocardial edema. This article provides an overview of the physiological properties of serum albumin, the prevalence, causes, prognostic value and potential contribution to the emergence and aggravation of cardiovascular disease of hypoalbuminemia, as well as its clinical implications.