作者
V. Dauriac–Le Masson,Cédric Bornes,Lisa Hadjedj,Philippe Montariol,Sylvie Nguyen-Machet,Nabil Hallouche
摘要
Constipation is more common in patients with mental disorders than in the general population. However, its frequency in hospitalized patients, its association with drugs and how teams become aware of it and take care of it are not fully identified. The retrospective study included 141 male and 127 female new patients admitted for routine treatment at France's largest psychiatric hospital between November 15 and December 11, 2017. A physician reviewed electronic medical records to diagnose constipation and record variables of interest: socio-demographic factors, diagnosis, drugs prescribed and taken. We calculated an anticholinergic impregnation score (AIS) for each patient by using a validated French scale. Patients were then classified into two groups by state of constipation defined by the physician. Univariate and multivariate analyses were used to study the frequency of constipation, factors associated with it and its management. The prevalence of constipation was 38% (95% CI 32–44). Associated factors were taking antipsychotics and the burden of anticholinergic treatment. On multiple regression analysis, the only remaining factor was anticholinergic treatment: AIS ≥ 5 was associated with constipation (odds ratio 1.80 [95% CI 1.07–3.14], P = 0.027). Only 44.0% of patients were prescribed a preventive laxative, systematically in half of the cases. Above all, only 11.2% were administered this laxative (i.e., 25% of that prescribed). Digestive transit was poorly recorded in the table of constants (34.7%). We found one case of sub-occlusion as a severe case. Constipation is common in psychiatric inpatients. The more the patient is prescribed drugs with a pronounced anticholinergic effect, the greater the risk. Alongside the preventive measures common to all psychiatric patients which must be promoted (concerning diet, physical activity, etc.), polymedication with this type of anticholinergic must be better monitored to prevent complications: prescription and administration of a preventive laxative, monitoring transit in the table of constants. Thus, a better knowledge of the subject and specific training are essential. La constipation est plus fréquente chez les patients souffrant de troubles mentaux que dans la population générale et peut conduire si non diagnostiquée à des complications sévères voire fatales. Cependant, sa fréquence chez les patients hospitalisés, les facteurs qui y sont associés, en particulier médicamenteux et la manière dont les équipes la prennent en charge ne sont pas entièrement identifiés. Une étude rétrospective a inclus 268 nouveaux patients, 141 hommes et 127 femmes, admis en hospitalisation temps plein dans le plus grand hôpital psychiatrique de France entre le 15 novembre et le 11 décembre 2017. Un somaticien a relu tous les dossiers médicaux électroniques pour diagnostiquer la constipation et recueillir les variables d’intérêt : facteurs sociodémographiques, diagnostics psychiatriques et somatiques, médicaments prescrits et administrés. Nous avons calculé un score d’imprégnation anticholinergique (AIS) pour chaque patient en utilisant une échelle française validée. Les patients ont ensuite été classés en deux groupes selon le diagnostic de constipation défini par le médecin. Des analyses univariées et multivariées ont été utilisées pour estimer la fréquence de la constipation, les facteurs qui y sont associés et sa prise en charge. La prévalence de la constipation était de 38 % (IC95 % 32–44). La constipation était plus fréquente en cas de prise d’antipsychotiques et selon l’imprégnation anticholinergique. En analyse de régression multiple, seule l’imprégnation anticholinergique – score AIS ≥ 5 – était associée à la survenue de constipation (OR 1,80 [IC95 % 1,07–3,14], p = 0,027). Par ailleurs, seuls 44,0 % des patients se sont vu prescrire un laxatif à titre préventif, de manière systématique dans la moitié des cas. Surtout, seulement 11,2 % des patients ont reçu in fine ce laxatif (soit 25 % de ceux prescrits). Le transit digestif était inscrit dans le tableau des constantes pour seulement 34,7 % des patients. Nous avons observé un cas de sub-occlusion sur notre période d’observation. La constipation est courante chez les patients hospitalisés en psychiatrie. Plus le patient se voit prescrire des médicaments ayant un effet anticholinergique prononcé, plus le risque est grand. Au côté des mesures préventives communes à tous les patients de psychiatrie qui doivent être encouragées (touchant le régime alimentaire, l’activité physique…), la polymédication avec ce type d’anticholinergiques doit être mieux surveillée pour prévenir les complications : prescription et administration d’un laxatif préventif, suivi du transit dans le tableau des constantes. Ainsi, une meilleure connaissance du sujet et une formation spécifique sont indispensables.